Ces dernières années, les airfryers ont envahi les cuisines du monde entier, s’imposant comme des alternatives modernes aux friteuses traditionnelles. Permettant de cuisiner avec très peu de matière grasse, ils séduisent autant les adeptes d’une alimentation plus légère que les amateurs de gadgets culinaires. Mais derrière cette révolution, certaines inquiétudes sanitaires émergent, notamment concernant la formation d’acrylamide et la présence de polluants dits « éternels ». Faut-il s’inquiéter de ces appareils ?
Un succès porté par l’idée d’une cuisson plus saine
Le principe de l’airfryer repose sur un système de cuisson à air chaud pulsé, capable de rôtir, frire ou cuire de nombreux aliments avec une simple cuillerée d’huile, voire aucune. L’air circule à environ 70 km/h dans une cuve, enveloppant les aliments pour une cuisson homogène. Cette technologie permet de réduire considérablement l’apport en lipides par rapport à une friture classique. Résultat : des frites croustillantes, des chips dorées, voire un poulet rôti savoureux, le tout avec moins de graisses saturées.
Son succès ne se dément pas : en 2023, près d’un million de friteuses à air ont été vendues en France. Disponibles dans une large gamme de prix (de 30 à 500 euros), avec des options variées (deux bacs, fonction grill, etc.), elles s’adaptent à tous les foyers.
Acrylamide : un composé à surveiller
Mais derrière cette apparente innocuité, une question revient fréquemment : la cuisson à haute température favorise-t-elle la production d’acrylamide ? Ce composé chimique se forme lors de la cuisson de certains aliments riches en amidon (pommes de terre, pain, etc.) à plus de 120°C. Il est classé comme « probablement cancérogène » pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Les airfryers, bien qu’utilisant peu ou pas d’huile, n’échappent pas à ce phénomène dès lors que les températures élevées sont atteintes. Cependant, des études récentes tendent à nuancer le risque : la concentration d’acrylamide serait globalement inférieure à celle d’une friture traditionnelle, notamment si les temps de cuisson sont bien maîtrisés et si l’on évite de brunir excessivement les aliments.
Polluants éternels et composants des matériaux
Un autre sujet de préoccupation porte sur les matériaux utilisés dans la fabrication des airfryers. Certains modèles, notamment d’entrée de gamme, pourraient contenir des composés perfluorés (PFAS), aussi appelés polluants éternels. Ces substances, utilisées pour leurs propriétés antiadhésives, sont très persistantes dans l’environnement et soupçonnées d’effets néfastes sur la santé : troubles hormonaux, atteintes immunitaires, voire certains cancers.
Il est donc recommandé de privilégier des appareils certifiés sans PFAS, ou de se renseigner précisément sur les revêtements internes des cuves. De plus, le recyclage de ces appareils soulève également des interrogations : en fin de vie, certaines pièces peuvent s’avérer difficiles à traiter, notamment celles contenant des plastiques composites ou des circuits électroniques complexes.
Une technologie prometteuse à condition de bien l’utiliser
En résumé, les airfryers ne sont pas exempts de critiques, mais les risques doivent être relativisés et mis en perspective. Leur potentiel à réduire la consommation de graisses est indéniable, surtout si les aliments sont choisis avec soin et les durées de cuisson bien ajustées.
Pour limiter la formation d’acrylamide :
- Évitez de cuire les aliments à des températures trop élevées.
- Ne laissez pas les frites brunir à l’excès.
- Privilégiez des pommes de terre spéciales cuisson au four, à faible teneur en sucre.
Et pour limiter l’exposition aux polluants :
- Renseignez-vous sur les matériaux utilisés.
- Choisissez des marques qui affichent clairement leurs normes de fabrication.
L’airfryer peut donc être un atout en cuisine… à condition de rester vigilant sur son usage et sur la qualité de l’appareil que vous choisissez.