Le tueur de géants par excellence s’ouvre à juste titre mardi contre le finaliste de l’Open d’Australie Zheng Qinwen.
Au début du mois, Alizé Cornet a confirmé qu'elle jouerait le dernier tournoi de sa carrière là où tout a commencé : Roland Garros.
Originaire de Nice, la joueuse de 34 ans étendra officiellement son record de l'ère ouverte de 69 participations consécutives au Grand Chelem lorsqu'elle rencontrera Zheng Qinwen, septième tête de série, mardi sur le court Philippe Chatrier. Une victoire marquerait la 26e victoire de Cornet dans le Top 10 en carrière et la propulserait au deuxième tour de son tournoi du Grand Chelem à domicile pour le 14ème temps.
TENNIS.com a rencontré la sextuple tenante du titre WTA avant son premier match (regardez une partie de notre conversation ci-dessus):
Alizé, je parcourais un guide média de Roland Garros et j'ai remarqué que tu es en passe de devenir la première femme à y faire 20 apparitions consécutives. Quand vous pensez à tout ce que vous avez fait, où cet exploit, ainsi que 69 participations consécutives au Grand Chelem, se classe-t-il parmi vos réalisations les plus fières ?
CORNET: Cela montre à quel point ma longévité est constante et cohérente. Tout cela ensemble, ça montre vraiment qui j’étais pendant la tournée. Quelqu'un de très discipliné et qui a travaillé très dur. Cette longévité est vraiment représentative du joueur que je suis, donc j'en suis très fier. Et le temps a vraiment passé vite. Je n'arrive pas à croire que ce sera mon 20e Roland Garros. J'ai toujours ce sentiment d'être une jeune fille de 15 ans qui vient à Paris pour la première fois. C'est très spécial de dire au revoir ici.
En repensant à l'endroit où tout a commencé, qu'est-ce qui ressort de vos débuts dans votre spécialisation d'origine ?
CORNET: En fait, c'est difficile de se rappeler ce que je ressentais parce que c'était il y a 19 ans et j'étais enfant à l'époque. Je pense que j'étais très excité. Tout d’abord, je me souviens avoir été très excité à l’idée d’avoir la wild card ici. Cette invitation signifiait tellement pour moi. J'étais tellement excité et j'avais hâte d'être sur le terrain et de montrer à la foule ce que j'avais. Je pense que le sentiment principal était cette excitation d’être sur le terrain. Et quand j'ai gagné ce premier match, je n'arrivais pas à y croire. Et puis j’ai pu affronter une de mes joueuses préférées à l’époque, qui était Amélie Mauresmo au deuxième tour. C'était juste un premier Roland Garros magique pour moi.
La semaine dernière, vous avez eu le goût de dire au revoir lors d'un autre événement qui vous tenait à cœur, à Strasbourg. Les émotions étaient-elles à la hauteur de vos attentes, ou plus ? Et pensez-vous que cette expérience a contribué à poser les bases de votre dernière danse à Roland-Garros ?
CORNET: C'était une cérémonie très courte et douce et je ne m'y attendais pas, pour être honnête. J'étais un peu ému, certes, mais je ne pense même pas que ce soit comparable à ce que je vais ressentir à Roland-Garros. Je pense que c'était une petite préparation, mais le gros problème va être là et j'essaierais vraiment de ne pas trop me laisser submerger par mes émotions. En même temps, je pense qu'il est tout à fait normal d'être émotif et triste d'une certaine manière, d'être nostalgique, de dire au revoir. Je peux me préparer pour mon match et ce qui peut suivre. Ce n'est pas une tâche facile de se préparer à tout ça.
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En parlant de préparatifs, quelle est l’approche adoptée ? Conserver ce qui a fonctionné pendant deux décennies, profiter du temps avec tous les visages amicaux avec lesquels vous avez interagi au fil des ans ?
CORNET: J'essaie vraiment de préparer ce dernier Roland-Garros normalement, comme je l'ai toujours fait ces 19 dernières années, car j'ai toujours envie de bien faire dans ce tournoi. C'est très important pour moi de prendre le temps de vraiment m'entraîner, de faire ma remise en forme et ma récupération. J’essaie d’être super professionnel jusqu’à la fin. Mais oui, il y a quelques filles sur la tournée avec qui j'apprécie vraiment d'être, et j'ai donc réservé mon entraînement en fonction de cela. Et j'ai eu de très bons succès jusqu'à présent. Je pense qu'il est très important pour moi de ressentir de bonnes vibrations et une certaine amitié. C'est une petite histoire pour cette semaine. J’espère qu’un peu de bonheur va naître et je serai tout simplement super excité d’aller sur le terrain.
J'essaierais vraiment de ne pas trop me laisser submerger par mes émotions. En même temps, je pense qu'il est tout à fait normal d'être émotif et triste d'une certaine manière, d'être nostalgique, de dire au revoir. Je peux me préparer pour mon match et ce qui peut suivre. Alizé Cornet
Parlons de votre premier tour. Vous avez été un tueur de géants proverbial tout au long de votre carrière. D'une certaine manière, est-il approprié que vous affrontiez quelqu'un qui a atteint la finale du dernier tournoi majeur en janvier ? Un grand match, un grand terrain, un grand moment représente essentiellement qui vous êtes en tant que compétiteur.
CORNET: Je suis super excité de jouer contre Qinwen. Tout d’abord, c’est un joueur que j’apprécie beaucoup. J'aime la façon dont elle joue. Je la regarde depuis un petit moment maintenant et je pense qu'elle va vraiment bien. Et tu as raison, c'est tellement bien d'aller sur un grand terrain contre un grand joueur et de n'avoir absolument rien à perdre. C'est là que je joue habituellement mon meilleur tennis, même si ce sera un match spécial pour moi.
Donc je ne sais pas vraiment comment je vais réagir à ça. Et aussi, elle joue un tennis incroyable, donc je devrai être super fort si je veux essayer de la battre. Mais je suis content de mon tirage. Je pense que je vais tout donner jusqu'au bout et essayer de lui faire passer un moment très difficile sur le terrain.
Finalement, qui vient vous encourager ? Emballer cette boîte de lecteur aussi étroitement que possible ?
CORNET: J'ai beaucoup d'amis qui viennent me surveiller. Toute ma famille est là, mes parents, mon frère, ma compagne, mes nièces, ma belle-sœur. Il va y avoir une grande foule là-bas, et c'est ce que je voulais parce que je veux ressentir de l'amour. Je veux pouvoir leur dire au revoir ainsi qu'à toute la foule française. Je pense que ça va être un moment inoubliable pour moi.