Un excès de graisse abdominale à la quarantaine pourrait être un facteur de risque pour le développement de la maladie d’Alzheimer, selon une étude récente, qui met en lumière l’impact de la santé cérébrale sur l’organisme.
Un lien entre la graisse abdominale et la santé cérébrale
La maladie d’Alzheimer, qui représente 60 à 70 % des cas de démence dans le monde, touche environ 55 millions de personnes, dont 900 000 en France. Des chercheurs de l’Institute of Radiology (MIR) de la Washington University School of Medicine ont mené une étude sur des individus âgés de 40 à 60 ans en bonne santé cognitive. Ils ont exploré la relation entre les protéines amyloïdes et tau, impliquées dans la maladie d’Alzheimer, et des facteurs tels qu’un indice de masse corporelle (IMC) élevé, l’obésité et la graisse abdominale.
Les participants ont subi plusieurs examens, dont une IRM abdominale pour évaluer la quantité de graisse viscérale, cette graisse accumulée autour des organes de l’organisme. Une IRM cérébrale a permis d’évaluer l’épaisseur des régions touchées par la maladie d’Alzheimer, tandis qu’une tomographie à émission de positons (TEP) a mesuré la pathologie cérébrale chez certains d’entre eux.
La graisse viscérale : un facteur clé pour la santé cérébrale
Les résultats ont montré une corrélation entre la graisse viscérale et une augmentation des dépôts d’amyloïdes dans le cortex précuneus, une région du cerveau affectée précocement par la maladie d’Alzheimer. L’étude a également révélé que la graisse viscérale entraînait une inflammation cérébrale, particulièrement chez les hommes.
Selon le Dr Mahsa Dolatshahi, co-auteur de l’étude, « les sécrétions inflammatoires de la graisse viscérale peuvent provoquer une inflammation du cerveau, l’un des principaux mécanismes contribuant à la détérioration de la santé cérébrale et à la maladie d’Alzheimer. »
Le professeur Cyrus A. Raji, auteur principal de l’étude, explique : « Cette étude met en évidence un mécanisme clé par lequel la graisse viscérale peut augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer et affecter la santé cérébrale de manière significative. »
Vers un diagnostic plus précoce pour préserver l’organisme
L’un des aspects les plus importants de cette recherche est la possibilité de diagnostiquer la maladie plus tôt. Les modifications cérébrales liées à la maladie d’Alzheimer apparaissent en moyenne 15 ans avant les premiers symptômes. Le Dr Raji souligne que « comprendre la répartition anatomique de la graisse corporelle, en particulier la graisse viscérale, peut aider à prédire le risque d’inflammation cérébrale et de démence, et ainsi préserver la santé cérébrale et celle de l’organisme. »
Cependant, les chercheurs insistent sur la nécessité de poursuivre les études pour déterminer si la graisse viscérale est une cause ou une conséquence de la maladie d’Alzheimer. Ils recommandent aussi de développer des méthodes d’évaluation plus précises pour analyser cette graisse et mieux cibler les interventions thérapeutiques à l’avenir.