Quand on parle de préparation physique et mentale dans le sport de haut niveau, on pense souvent à l’entraînement, au sommeil ou à la récupération. Mais un paramètre essentiel est parfois négligé : le moment auquel on s’alimente. Et cela vaut aussi bien pour les joueurs de tennis professionnels que pour ceux qui cherchent à optimiser leur composition corporelle ou à stabiliser leur poids. Manger à une heure mal choisie pourrait en effet compromettre les résultats attendus, malgré tous les efforts fournis sur le court ou à la salle.
Manger tard : un impact direct sur le métabolisme
L’organisme humain suit un rythme circadien bien établi. À mesure que la journée avance, nos fonctions physiologiques, dont la digestion et le métabolisme des graisses, ralentissent. Prendre un repas copieux tard dans la soirée — en particulier après 23h — perturbe ce rythme naturel, entraînant une augmentation du taux d’insuline, du cholestérol et des triglycérides, trois marqueurs métaboliques qui, lorsqu’ils sont déséquilibrés, favorisent la prise de masse grasse.
Pour les sportifs, cela signifie une récupération moins efficace et une diminution de la qualité du sommeil, ce qui peut à terme altérer la performance.
Une étude contrôlée aux résultats éloquents
Un protocole scientifique a été mené sur un petit échantillon, mais avec un design rigoureux : neuf participants ont été invités à modifier leur rythme alimentaire pendant deux périodes de huit semaines. Durant la première phase, ils ont consommé trois repas et deux collations entre 8h et 19h. Dans la seconde, ils ont déplacé leurs apports alimentaires aussi tard que possible dans la journée.
Résultat ? Une prise de poids significative dans la seconde phase, mais aussi des signes biologiques témoignant d’un stress métabolique accru. Ces conclusions rejoignent d’autres travaux démontrant que l’heure du dernier repas joue un rôle aussi important que son contenu.
Deux heures de marge avant le coucher : une règle d’or
Au-delà des chiffres, une recommandation simple ressort : il est crucial de laisser un intervalle d’au moins deux heures entre le dernier repas et le coucher. Ce délai permet non seulement d’optimiser la digestion, mais aussi de ne pas interférer avec les hormones qui régulent l’appétit, comme la ghréline ou la leptine, toutes deux essentielles à une bonne gestion de l’énergie.
Pour les joueurs de tennis, cette habitude peut faire la différence lors des périodes de compétition, où chaque détail compte : un sommeil plus profond, une réduction de l’inflammation, et donc un meilleur enchaînement des performances.
En résumé
Adopter une bonne hygiène alimentaire ne se limite pas à ce que l’on mange, mais aussi à quand on le mange. Pour ceux qui cherchent à progresser sur le plan physique ou simplement à stabiliser leur poids, éviter les repas tardifs s’avère une stratégie aussi simple qu’efficace. En matière de performance comme de bien-être, l’horloge biologique est un allié qu’il vaut mieux respecter.