L’Américain s’est montré réaliste – peut-être trop réaliste – lors d’une interview après sa victoire au premier tour contre Matteo Arnaldi à Wimbledon.
Frances Tiafoe n’est jamais du genre à retenir ses coups, même pas contre lui-même.
L’Américain s’est montré réaliste, certains diraient un peu trop réaliste, lors d’une interview d’après-match après sa victoire au premier tour de Wimbledon lundi.
Tiafoe venait de signer une victoire historique, devant tenir la distance face à Matteo Arnaldi, un Italien coriace qui a surpris Andrey Rublev, Arthur Fils et Ugo Humbert ces dernières semaines. La tête de série n°29 s’est retrouvée menée de deux sets, mais a réussi à revenir au score 6-7 (5), 2-6, 6-1, 6-3, 6-3, marquant ainsi la première fois que Tiafoe remportait un match au meilleur des cinq manches après avoir été mené de deux sets.
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C’est aussi un point positif dans une première moitié de saison qui aurait pu être oubliée pour Tiafoe. Le joueur de 26 ans n’a remporté deux matchs consécutifs qu’à deux reprises cette année et il est actuellement classé dans le Top 30, bien loin de sa forme de champion du monde de l’année dernière.
Lorsqu’on lui a posé une question sur la santé mentale dans le tennis lors d’une interview d’après-match avec Adam Addicott de UbiTennisTiafoe n’a pas hésité à admettre que ses récents résultats avaient eu un impact mental, même si ce sont ses descriptions exactes qui ont définitivement fait parler les gens :
FRANCES TIAFOE : C’est brutal. Des hauts et des bas. Pensez à où j’en suis : cette semaine, l’année dernière, j’étais 10e mondiale et maintenant, je suis à peine tête de série ici, je perds contre des clowns…
Je déteste le dire, mais je vais être honnête. J’ai pris le jeu pour acquis et je me suis un peu trop senti à l’aise…
Tu arrêtes de t’amuser et tu te retrouves dans une position étrange. Puis tu oublies ce que tu faisais pour gagner. Tu commences à douter de toi-même et de toutes ces choses.
Mais c’est le jeu. C’est comme tout le reste : rien n’est jamais simple. C’est une question de rapidité avec laquelle on peut s’en sortir.
Rien n’est jamais rose. Ce qui compte, c’est la rapidité avec laquelle on peut s’en sortir. Frances Tiafoe après sa victoire en 1ère manche à Wimbledon
Avec un peu d’aide de Dieu, de ses amis et de sa famille, Tiafoe dit qu’il a réussi à sortir de cet endroit sombre et à se concentrer à nouveau sur le fait de « s’amuser » sur le terrain.
« Il y a toujours de la lumière au bout du tunnel », a poursuivi Tiafoe. « Soit on essaie de la trouver avec de petites victoires, soit on continue à s’apitoyer sur son sort et à jouer les victimes. C’est là que les choses deviennent de plus en plus sombres. »
Tiafoe, qui a remporté deux titres ATP l’an dernier, dont celui sur gazon à Stuttgart, améliore son bilan à 14-14 sur la saison grâce à cette victoire. Après avoir abandonné en raison d’une blessure à la hanche lors de son premier match au Queen’s Club, Tiafoe affrontera Borna Coric au deuxième tour à Wimbledon.