Les maladies cardiovasculaires, qui regroupent des pathologies liées aux vaisseaux sanguins et au cœur, représentent une des principales causes de décès dans le monde. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC), en particulier, constituent une urgence médicale, se traduisant par la rupture d’une artère, souvent due à des facteurs de risque accumulés au fil des années. Si la prévention de ces risques fait l’objet de nombreuses études, une récente recherche a mis en lumière un aliment que l’on pensait bénéfique pour la santé cardiaque : l’huile de poisson. Cependant, cette étude suggère que son utilisation régulière pourrait en réalité accroître le risque d’AVC, notamment chez les personnes en bonne santé.
Une étude britannique révèle des résultats surprenants
Les chercheurs de l’Université de Londres ont mené une analyse approfondie des risques cardiovasculaires associés à la consommation régulière d’huile de poisson, en se basant sur les données de plus de 415 000 participants âgés de 40 à 69 ans, habitant au Royaume-Uni. Ces individus ont été suivis pendant près de 12 ans, et parmi eux, environ un tiers ont déclaré consommer de l’huile de poisson régulièrement.
Les résultats publiés dans la revue BMJ Medicine ont révélé des statistiques préoccupantes. Au cours de la période d’étude, plus de 18 000 participants ont développé une fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque. En outre, plus de 22 000 événements cardiovasculaires majeurs ont été rapportés, ainsi que 22 140 décès. Fait notable, les chercheurs ont constaté qu’une consommation régulière d’huile de poisson était associée à un risque 13 % plus élevé de développer une fibrillation auriculaire, et à un risque accru de 5 % d’avoir un accident vasculaire cérébral (AVC).
L’huile de poisson : un risque pour les personnes en bonne santé ?
Les résultats de cette étude sont particulièrement intéressants, car ils suggèrent que, pour les personnes sans antécédents cardiaques, la consommation régulière d’huile de poisson pourrait effectivement augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, y compris les AVC. Toutefois, l’étude précise que l’huile de poisson pourrait avoir des effets bénéfiques pour les personnes déjà atteintes de pathologies cardiaques, réduisant notamment de 15 % le risque de crise cardiaque et de 9 % le risque de décès.
La controverse sur l’huile de poisson
Si l’huile de poisson est couramment consommée sous forme de suppléments alimentaires, elle n’est cependant que rarement recommandée par les sociétés médicales professionnelles. Le cardiologue Andrew Freeman a d’ailleurs exprimé des réserves sur son utilisation dans une interview pour CNN, soulignant que « l’huile de poisson en vente libre est très rarement recommandée et souffre d’un manque de pureté ». En effet, ces huiles peuvent contenir des contaminants potentiels ainsi que des métaux lourds, tels que le mercure, ce qui peut représenter un danger pour la santé.
De manière générale, les médecins déconseillent la prise de compléments alimentaires sans confirmation préalable d’une carence. Les nutriments nécessaires à une bonne santé, y compris les acides gras essentiels, peuvent en effet être obtenus de manière plus sûre et naturelle à partir des aliments.
Conclusion : privilégier une alimentation équilibrée
L’huile de poisson, bien que souvent perçue comme bénéfique pour la santé cardiaque, pourrait en réalité présenter des risques pour certaines populations, notamment celles en bonne santé. Au lieu de recourir à des suppléments, il est préférable de chercher à intégrer des sources naturelles d’oméga-3 dans l’alimentation, telles que les poissons gras (saumon, maquereau, sardines) ou les graines de lin et de chia. Une approche plus naturelle et moins risquée pourrait donc s’avérer bien plus efficace pour maintenir une bonne santé cardiovasculaire tout en minimisant les risques.