Promettre une perte de 5 à 10 kilos en moins de deux semaines, c’est alléchant. Mais derrière cette promesse spectaculaire se cache une méthode nutritionnelle extrêmement stricte, connue sous le nom de « régime des 13 jours ».
Une approche radicale
Le principe repose sur une réduction drastique des apports : environ 500 calories par jour pendant près de deux semaines. C’est très en dessous des recommandations classiques, qui situent le minimum vital autour de 1 200 calories pour un adulte, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Le protocole interdit également certains aliments du quotidien, comme le sucre, l’alcool, l’huile d’olive… et même le chewing-gum. Cette rigueur vise à forcer l’organisme à puiser dans ses réserves de graisse très rapidement, mais elle entraîne aussi des risques évidents : fatigue, irritabilité, carences.
Un programme alimentaire strict
Chaque journée est millimétrée et laisse peu de place à l’improvisation. Le matin : presque toujours un café noir. Le midi : un mélange d’œufs, de légumes bouillis (épinards, carottes, céleri), parfois un peu de jambon ou de saumon. Le soir : une petite portion de bœuf, de poulet ou d’agneau, accompagnée de salade ou d’un fruit.
Exemple typique :
- Jour 1 : café au petit-déjeuner ; un œuf dur, 200 g d’épinards et une tomate au déjeuner ; 100 g de bœuf et salade au dîner.
- Jour 7 : café le matin, seulement de l’eau à midi, et 200 g de côtelettes d’agneau avec une pomme le soir.
On comprend vite que la monotonie et la privation calorique sont au cœur de ce programme.
Résultats rapides, mais instables
Oui, les résultats sont là : une perte de poids visible dès la première semaine. Mais comme souvent avec ce type de régime « choc », le danger est l’effet yo-yo. Beaucoup de personnes reprennent une partie, voire la totalité, des kilos perdus une fois revenues à une alimentation normale.
Une joueuse de tennis amateur que j’accompagnais en préparation physique m’a raconté avoir tenté ce régime pour « s’alléger » avant une compétition : elle a perdu 4 kilos en dix jours, mais a vu ses performances s’effondrer, faute d’énergie et de récupération suffisante.
Ce qu’en disent les experts
Les nutritionnistes et médecins du sport mettent en garde : un régime aussi restrictif met l’organisme en situation de stress métabolique. Cela peut entraîner une fonte musculaire, une baisse de concentration, des troubles digestifs, et une fatigue généralisée. L’ANSES rappelle régulièrement qu’un rééquilibrage alimentaire progressif, associé à l’activité physique, reste la méthode la plus durable pour maigrir sans nuire à sa santé.
Faut-il l’essayer ?
Le régime des 13 jours peut séduire par ses promesses rapides, mais il doit être vu comme une méthode extrême, à envisager uniquement sous encadrement médical. Chaque individu ayant des besoins spécifiques (âge, poids, niveau d’activité, état de santé), il est indispensable de consulter un professionnel avant toute tentative.
En résumé : spectaculaire à court terme, risqué à moyen et long terme. Pour qui veut perdre du poids de façon saine et durable, mieux vaut miser sur une stratégie équilibrée, moins radicale mais infiniment plus respectueuse de l’organisme.